J6 : Azilal - Ouarzazate
J7 : Ouarzazate - Erg Chebbi


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  Carnets de route - Maroc 2002              
 

Lundi 16 septembre (J6) : Azilal - Ouarzazate
Zoé ayant entrepris de se teindre les cheveux au henné, elle a tenté de dormir avec un sac plastique sur la tete ... Le résultat est une belle chevelure auburn mais des tout petits yeux pour nous deux.
Pas de mouezzine ce matin mais à 6h déjà le soleil qui chauffe et la rue qui s'éveille.

Je m'explose le crane contre un haut de porte bien bas (il porte mal son nom ...), et la trousse de secours est bien utile pour contenir le saignement.
Nous partons ensuite pour les cascades d'Ouzoud. Il fait tres beau. Nous refusons les avances des guides sur le site et décidons de le découvrir en solo. Vertigineuses chutes ... On en fait le tour, sautant de rochers en rochers pour traverser la riviere en amont des cascades, une petite marche sur les berges puis nous repassons l'oued en aval des chutes à bords d'une navette "Titanic" (il ne coulera pas).

Nous repartons vers 10h en direction de Marrakech. Nous dépassons Demnate puis apres deux heures de route, nous nous arretons manger dans les plaines irriguées au large d'Ait Ourir. En fait, nous avons décidé de rejoindre Ouarzazate et visiter Marrakech à un autre moment. Bien nous en a pris puisque dans la montée de Tizzi'n'Tichka, quelques gouttes commencent à tomber. La couverture nuageuse est plus dense mais semble s'évanouir vers le sud.

Pendant la montée du col, les paysages de l'Atlas s'offrent à nos yeux, pentes abruptes, peu ou pas de végétation, des couleurs rouge / ocre, des petits regroupements de maisons installées en terrasse, quasi indetectables et se fondant dans la montagne nue.

Sur le bord de la route, des dizaines de vendeurs de mineraux, et autres géodes, mais nous ne nous laissons pas tenter. A quelques kilometres d'Ouarzazate, nous nous arretons à Ait-Benhaddou pour visiter un remarquable ksar, habitations en terre sculptées, au milieu de paysages qu'on peut commencer à définir de désertiques. Le vent souffle violemment, ce qui est commun lorsqu il pleut sur Marrakech, d'apres les locaux.

Il fait vraiment chaud. Apres la visite, nous atteignons Ouarzazate et nous nous installons au camping municipal. Nous mangeons un tajine au tajka et oeuf, et le propriétaire de l'échoppe voisine nous propose de venir boire le thé dans son magasin. Nous en ressortirons 3h (vous ne revez pas) plus tard avec :
- la panse remplie de thé au safran
- un porte-clé porte-bonheur en cuir de dromadaire, offert en échange d'un Tshirt,
- deux fibules, quelques cartes postales,
- un cheich rose, une boite a kohl ... Les marocains sont de bons commercants !

Il fait nuit noire quand nous regagnons le camping, les rues ne sont d'ailleurs pas eclairées, et nous dormirons à la belle étoile pour la modique somme de 32 DRH.

Mardi 17 septembre (J7) : Ouarzazate - Erg Chebbi
Lever de soleil avec les oiseaux qui gazouillent et s'affairent autour de nos sacs de couchage. Nous prenons la route vers Er Rachidia apres un rapide petit déjeuner.

Nous nous arretons pour un ravitaillement essence a Skoura, et l'endroit est en fait le camp de base de soi-disant "guides" qui proposent de nous emmener visiter la palmeraie.

Nous acceptons, suivons un guide sur sa mobylette sur nos premiers kilometres de "pistes", passons un oued à sec, et découvrons alors quelques kasbah au milieu d'une belle palmeraie.

Nous poursuivons ensuite notre route vers Boulmane Dades à travers des paysages grandioses .. le désert .. avec en fond, au nord, la chaine de l'atlas qui se détache. Un long ruban de bitume s'étire à perte de vue, dans de grandes étendues désertiques.

 

Pour rejoindre les gorges de Dades, la route est beaucoup moins confortable, des nids de poule qui rendent la conduite hasardeuse .. on préfererait une véritable piste. Pendant que je suis crispé au volant, zoé, secouée, profite quand meme du spectacle .

Nous nous arretons plus d'une heure pres de la falaise de Tamlat, au pied d'une oasis connue sous le nom de "Vallée des doigts de singe". Nous atteignons enfin les impressionnantes gorges du Dades, des a-pics vertigineux, avec un fin filet d'eau au fond. Des touristes slaves m'offre une biere slovaque (fraiche!) pour avoir récupéré leurs lunettes tombées dans le précipice. Apres un pique-nique dans ce décor grandiose, nous faisons demi-tour. Le retour vers la vallée est plus rapide, la vitesse permettant de survoler les petits nids de poule .. mais gare aux plus gros ...

Nous atteignons ensuite Tinerhir, dans ce meme paysage de plaine désertique encadrée de deux chaines montagneuses, parsemée d'oasis qui grouillent de vie.

Le soleil baisse, les couleurs n'en sont que plus belles. Nous nous arretons de longues minutes à observer l'oasis de Tinerhir, faisons un rapide aller-retour vers les gorges du Todra, mais les gorges etant plongées dans l'ombre, nous repartons vers Erfoud pour y bivouaquer.

Le vent continue de souffler fort, et le sable commence à voler, formant un voile de poussiere impressionnant. Nous traversons quelques villages au moment de la sortie des écoles, les enfants courent partout. C'est véritablement envoutant. les couleurs or de cette éclairage aux portes du désert, les oasis qui scintillent de vert dans ce fond ocre, le vent qui souleve le sable, les dattes qui pendent des palmiers ... Magique.

Nous quittons à Tinejdad la route d'Er Rachidia pour celle d'Erfoud. Le jour tombe vite, le vent souffle toujours aussi fort, et de petites congeres de sable se forment sur la route. L'atmosphere devient irréelle, quasiment inquiétante. Un panneau signale les dangers d'enlisement et d'ensablement ... Il commence à faire sombre, les congeres de sable sont de plus en plus grosses. Et au niveau d'une congere particulierement imposante, un berbere nous fait signe. On s'arrete, on passe la congere grace a ses conseils, sensations garanties, puis on le prend en stop . Il nous persuade de pousser jusqu'à Merzouga, alors que nous avions prévu de nous arreter à Erfoud. Nordine, guide chamelier va ainsi nous guider jusqu'a l'erg chebbi.

Il fait nuit quand nous dépassons Erfoud. La route, d'abord goudronnée, devient piste. Nous avançons sur un sol rocailleux, cassant, puis roulant, puis cassant. Seulement éclairé par les feux du véhicule, j ai l impression d'avancer à l' aveugle sur un terrain que je ne connais pas du tout. Mais Nordine me guide, et je suis ses conseils. Accélérer ici, pour passer un monticule de sable, freiner la, pour passer une crevasse ... je suis inquiet pour la voiture ..Etait-ce bien raisonnable ? le fonds de caisse frotte contre le sable .. l'adhérence est limite .. les cailloux claquent contre la carrosseries et la mécanique souffre. A droite ..A gauche .. des embranchements sortis de nulle part, et Nordine qui, imperturbable, joue les co-pilotes.

Au bout de 3/4 heure, (c est long dans ces conditions), nous distinguons une lueur, puis découvrons une auberge. En fait, Nordine est rabatteur et nous a tout bonnement guidé dans une auberge ou il travaille ... Nous avons été piégés... mais d'un autre coté, nous avions cette destination dans nos objectifs.

Apres une longue discussion, nous acceptons de passer la nuit dans un campement berbere au milieu des dunes toutes proches. Vers 21h, nous partons à dos de dromadaire. Le décor et l'atmosphere sont impressionnants : sous les lueurs de la lune, on distingue la masse des dunes qui se dessinent autour de nous. Des ombres fantastiques, et un silence irréel ... le vent est tombé, et nous nous enfoncerons 1h ainsi dans la nuit, jusqu'à atteindre le campement au pied d'une immense dune.

Un dernier thé à la menthe et nous nous couchons sous la tente, la voute céleste brillant de mille etoiles. Il est plus de minuit ... Quelle journée inoubliable ...

 
                 
 
 
 
 
 
Habitation en pisé à Taddert
 
Haut Atlas
 
Ksar Ait-Benhaddou
 
 
 
 
 
 
Premiers paysages désertiques
 
La chaine de l'Atlas
 
Vallée des Doigts de singe - Gorge du Dadès
 
 
 
 
 
 
Tinerhir - Vallée du Todra
 
Palmeraie - Vallée du Todra
 
Jbel Sarhro
 
 
 
 
 
 
 
Cascades d'Ouzoud
 
Stephan le berbere
 
Vallée du Dades
 
Sur la route d'Erfoud
 
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© K-Riboo 2005
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